La jeunesse de Aa, que des malheureux souvenirs qui refont surface rapidement, juste en envoyant une dose de sécrétion au cerveau, juste pour qu'il nous renvoie tant d'images du passé. Le combat face au démon aux nombreuses queux, exactement huit. Un démon belliqueux, provoquant, aimant tuer et voir les centaines de personnes l'affrontant disparaître dans des lacs de sang. Mais malheureusement pour lui, ce jour là, l'équipe du Sandaime fut présente.Une situation donc très compliqué pour les autres ninjas n'étant pas à Kumo. Car sans tous ses ninjas, le village risquait trop, beaucoup trop. Seul les plus valeureux ninjas furent présent après quelques minutes d'attente au palais royal du Raikage. Ceci n'était finalement pas si mal, car de trop nombreux ninjas aurait gêné pour agir en groupe et d'une façon efficace. Aa, toujours aussi impatient et pressé, soufflait, observant de gauche à droite chacun des objets étant à sa porter. Le Sandaime Raikage savait très bien ce qui se passait à ce moment précis. Aa, malgré son air calme et effrayant, était très inquiet pour l'avenir du Bijû, car ne pas garder le démon légendaire, serait une grave erreur, une arme militaire très importante pour la sécurité du village et des personnes importantes tel que les seigneurs féodaux. Ils étaient tous au courant, il fallait choisir un nouveau Jinchuriki afin de garder l'entité d'une façon discrète et plus puissante. Et Aa le savait lui aussi, Bee, son jeune frère, allait être choisit. Une chose qu'il ne voulait absolument pas, mais il n'avait pas le choix. C'est alors qu'un bruit retentit dans le village, les eaux se remuèrent, créant des flots légers et doux, mais il n'était plus temps de rêvasser. Hachibi venait de sortir de sa somnolence presque éternelle, provoquant des séismes surhumains, déployant encore une fois une force titanesque. C'est alors qu'un combat rude débutât, très rapidement, sans même le moindre signal. Des ninjas avait déjà, à peine le combat débuté, succomber sous les puissants coups des poings du démon. Aa ne rentrait pas souvent en action, car il plaçait des coups précis, visant à toucher des points vitaux. A l'opposé de ce comportement, le Sandaime Raikage frappait, sans même réfléchir. C'est alors qu'un ninja se fit traverser par une corne d'une taille impressionnante. . C'est à ce moment là que Aa à trancha la corne du démon, et que le Sandaime enferma le démon à queux. Voilà un souvenir effacer, mais qui reviendra.


Aa soupira bruyamment. Regarda à droite, regarda à gauche. Ils avaient intérêt à revenir, et vite. Il n’avait jamais été très patient, ils devaient forcément être au courant, n’est-ce pas ? Ç’avait toujours été le cas, de toute façon. Déjà tout jeune, à l’approche de Noël, puis à son entrée à l’Académie, puis à la grossesse de sa mère, puis à sa mise en Team.. Les exemples étaient trop nombreux pour qu’il y réfléchisse sans se coller une migraine du tonnerre, songea-t-il en tapotant le bureau de ses doigts épais. Devant lui, posé à même le bois, reposait les dernières nouvelles recueillies par l’escouade des informateurs. La guerre, bon Dieu, et il était là, au Quartier Général, à ne rien faire. Oh, bien sûr, ça ne tenait qu’à lui, n’est-ce pas. Il pourrait tout aussi bien se bouger et aller foutre une raclée à une dizaine de Zetsu, histoire de se défouler. Mais il savait que ça ne servirait strictement à rien : il fallait mettre la main sur ce qui les tenait. Il fallait décapiter l’Akatsuki, de manière nette et précise. Un Double Lariat, et on en parle plus. Encore fallait-il les débusquer, et « putain que ça commence à devenir tendu ! » s’écria-t-il en se redressant, trop énergique pour s’affaisser tout à fait mais déjà trop handicapé pour aller jusqu’au bout de son impulsion. Impuissant, il retomba sur le dossier de son fauteuil. À l’autre bout de la pièce, la Hokage lui lança un regard qui en disait long, mais il garda la remarque misogyne qui lui brûlait les lèvres pour lui. Ce n’était pas le moment. Aa était impulsif, mais pas injuste, après tout. Alors, résigné, il saisit la missive et la relut pour la neuvième fois.

‘Concentration’ pensa-t-il en plissant ses yeux cernés par la fatigue. La période de guerre ne lui permettait pas de se reposer à proprement parlé : il préférait passer son temps à angoisser pour l’Alliance Shinobi et pour Killer Bee, encore et toujours son petit frère adoré. Les heures nocturnes qui lui manquaient anesthésièrent son cerveau, assez pour lui remettre de repenser à son adolescence. À l’époque, il était en Team de trois avec deux filles. Un comble, quand on savait à quel point il était déjà passionné par la testostérone – il devait déjà peser dans ses quatre-vingt kilos de muscles, à l’époque. Une bagatelle aux yeux de ce qu’il était devenu, un score honorable pour un gamin de quinze ans, ricana-t-il pour lui-même. Il n’avait jamais sous-estimé les femmes, en partie grâce à ces deux là : bien que l’une ne dépassa jamais le grade de genin et que l’autre se voua à la médecine après son examen chûnin, il leur devait beaucoup, peut-être bien plus que ses années d’entraînement. La première s’occupait désormais des civils évacués pour l’occasion, et la seconde était dans l’armée de soutien, à veiller sur les blessés et à promulguer son savoir à ceux qui en avaient besoin. De gentilles femmes, songea Aa en se grattant la tête. Braves, très braves. Vertueuses. S’il avait dû se marier, il aurait choisi l’une des deux, à n’en pas douter. Mais elles.. oh, elles n’auraient jamais eu la patience de le supporter en dehors de leur relation amicale. Aa était bien trop excessif, pour tout et toutes choses. C’était bien pour ça, d’ailleurs, qu’il était et serait un éternel célibataire ! Ça, et sa relation fusionnelle avec son frère cadet. Mais était-ce sa faute, à lui, si la famille passait avant tout – sauf peut-être sa morale shinobi ?

La période de sa vie qu’il avait passé à servir le troisième Raikage avait tout de même été moins complexe. Aa dodelina de la tête, et la laissa retomber sur son épaule droite, rictus aux lèvres. Il était de mauvaise foi. Il aimait l’action. Le fait de devoir se contenter d’un poste inactif, néanmoins, ne lui plaisait pas autant. Les années passées sous la juridiction de son prédécesseur, remarqué assez tôt pour ses capacités et ses vertus, lui avait permis d’assimiler qu’un shinobi n’aurait pas une vie particulièrement paisible. Et ça lui plaisait, Ô combien. Puis il fallait admettre que ça flattait sacrément l’ego, et sans être particulièrement imbu de lui-même, Aa n’est pas peu fier de ce qu’il accomplit. Qui peut se vanter d’avoir réussi à couper une corne du démoniaque taureau à huit queues ? se questionna-t-il en s’esclaffant, soudainement de bonne humeur. Les quarts d’heure nostalgie avait cet avantage de lui rappeler qu’il n’était pas à son poste pour rien, et qu’il devait l’assumer fièrement, avec ses inconvénients. S’éclaircissant la gorge, il redressa la feuille devant ses yeux, la défroissant d’un coup de poignet. L’infanterie a dû essuyer une attaque de front et s’est vu forcée de se déployer plus que nécessaire. Attendons soutien de l’artillerie. Vous tenons au courant jusqu’à un rapport vocal d’ici deux heures. Ça faisait déjà une heure trois quart. Il espérait que Shee ne déroge pas à sa réputation d’éternel ponctuel, bon Dieu ! Et accessoirement, qu’il fasse preuve de la confiance qu’il portait en lui, en tant que son garde officiel, avec Dairui. Dairui qui devait être en pleine rixe, sûrement.

Aa reposa la feuille et se remit à tapoter le bureau de ses doigts. L’inactivité.. c’était vraiment le pire. Tout, même ces séances d’entraînements interminables avec Killer Bee, plutôt que ça ! Et un quelconque divin seul savait qu’il avait abhorré ces moments où il devait aider son petit frère à maîtriser l’imposteur en lui, malgré tous les avantages qu’ils avaient pu s’octroyer. Pas parce qu’il n’aimait pas aider, ça non : quand il s’agissait de son cadet, Aa répondait toujours présent. Seulement, le voir souffrir, même de manière plus ou moins manifeste, le rendait malade. Ce n’était pas comme s’il ne pleurait pas déjà assez pour lui, n’est-ce pas ? Son aide avait été assez précieuse cependant pour qu’il ne le regrette pas tout à fait ; « plus jamais, hein ? » grondait-il de sa voix rauque, tout au plus.
..
Bordel, il devait faire quelques pompes. Ça devenait vital ! Il devait se défouler. Se levant en repoussant sa cape d’un mouvement de bras, le Raikage s’exécuta, sur une main et respirant par à-coup rauques, essayant de penser aux ninja qui souffraient dehors, à ses collègues qui se battaient, travaillaient, soignaient, à Tsunade qui était aussi impuissante que lui, et il en tira une force inépuisable, se sentant invincible, ne plus jamais s’arrêter, et les éradiquer de ses poings imposants jusqu’au dernier. Ses yeux brillèrent d’un éclat vindicatif. Si seulement il pouvait faire quelque chose de son titre de Raikage.. !

« Raikage-sama ? » s’étonna Shee en passant la porte, et l’interpellé se redressa d’un bond, essuyant son front perlant de sueurs pour poser sur son second un regard lourd de sous-entendus. Il était en retard de trois secondes et quarante-deux centième. Le blond s’inclina brièvement en guise d’excuses, mais déjà Aa, bien qu’assez peu victime de versatilité, balayait le problème d’un hochement de tête agacé. « Les nouvelles ? » demanda-t-il d’une voix grave, se rasseyant sur sa chaise alors que son ninja s’exécutait. Encore des morts, évidemment. Ses sourcils se froncèrent, mais il ne tarda pas : très vite il se remit à aboyer des ordres, et Shee hocha la tête avec professionnalisme pour repartir comme il était venu. Il l’aurait bien suivi si Tsunade ne le fixait pas avec gravité, et Aa, l’adrénaline retombant, grogna : il le savait, distribuer les directives, accueillir le courrier, distribuer les recommandations, c’était à tour de rôle pour les kage. Mais qu’est-ce qu’il détestait lorsque c’était son tour, décidément !